mardi 27 mars 2012

Lacher prise

J'avais de grands projets, et j'allais apprendre des tas de trucs à mes enfants. Ah ah, on allait voir ce qu'on allait voir. On visiterait des sites archéologiques - on l'a fait. Je leur lirais des poèmes - fait. On visiterait des sites historiques (il n'y a pas que l'archéologie) - fait. Des musées - fait. On a lu des tonnes de livres, jusque très tard (12 ans pour mon ainé).

J'ai fait tout ce que j'ai pu, sauf du sport (je déteste). J'ai fait un peu d'éveil artistique (patouillage à vocation picturale, salissant mais assez sympa). J'ai des photos.

Dams l'ensemble, c'était amusant, sauf ces derniers temps, où c'est devenu pesant, franchement.
- On sort.
- On va où ?
- Tu vas voir qu'elle va ENCORE nous faire visiter un truc.
- C'est pour la culture.
- On en a, de la culture.
- Eh bien, vous en aurez plus.
- Mais on veut pas en avoir plus.
- Par contre, on veut bien un jeu de DS.
- Non, les jeux de DS, c'est pas la culture.
- Bien essayé (en aparté, le grand frère au petit frère).
- On peut pas rester à la maison ?
- On est obligé de venir ?
- Oui.
- Mais pourquoi ?
- La culture c'est chiant.

Je manque peut-être d'arguments rhétoriques. D'imagination. De persévérance. Mais là, j'ai abandonné. J'en ai eu marre. Il m'a semblé que j'avais fait mon possible, et qu'à partir d'un certain seuil, on avait le droit de jeter l'éponge. N'importe quel site patrimonial visité avec deux ados qui trainent les pieds devient pénible.

A dire vrai, le résultat n'est pas entièrement catastrophique. Ils ont un bon souvenir du musée de l'armée (absolument génial, surtout si votre enfant aime les armes - ce sont des choses qui arrivent). Les profs ont l'air content de la culture générale de l'ainé, qui sait que Napoléon succède à la Révolution. Le petit veut visiter Chambord. Ils lisent beaucoup.

Cela dit, je suis nulle en sport, et je leur ai transmis aussi ce désintérêt, ce qui est dommage. La musique classique, alors que j'adore, je n'ai pas réussi à l'écouter de façon naturelle, alors que j'écoutais tout le temps de la musique quand j'étais plus jeune. Pourquoi ai-je changé ? Je ne sais pas, ça n'est pas une décision. On ne peut pas initier à tout. On veut sans doute trop en faire...

Je suis curieuse de savoir ce qui restera. (Car j'ai la foi chevillée au corps : il en restera quelque chose).


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